Hackers by Isabelle Roy

Auteur:Isabelle Roy [Roy, Isabelle]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Québécois, Jeunesse
Éditeur: Éditions Hurtubise
Publié: 2016-09-18T16:00:00+00:00

9

— C’est la maison de Calvin? demanda Benji en contemplant l’imposante demeure qui se dressait devant eux.

— Oui, confirma Alex, mais ne restons pas là. Passons par l’arrière.

Après avoir observé un peu les alentours, ils longèrent la haute rangée de cèdres recouverts de givre. La maison était envahie par les ténèbres. Leurs pas cassaient la mince couche de glace avec des craquements sonores qui faisaient grimacer Alex. Une pluie glaciale gorgeait d’eau leurs vêtements qui devenaient de plus en plus lourds.

La température exécrable avait pour avantage de garder les gens à l’intérieur. Ils n’avaient pas croisé âme qui vive sur le chemin, personne n’osant mettre le nez dehors.

Alex renifla et essuya son visage mouillé du dos de la main. Une fois dans la cour, ils atteignirent le patio. Camille mit ses mains en coupe sur la porte-fenêtre pour examiner l’intérieur. Un grand cercle de buée apparut sur la vitre. Elle vit un boîtier de système d’alarme sur le mur au fond de la pièce. Autour d’eux, tout était étrangement silencieux, comme si le temps s’était arrêté. Seul le bruit de la pluie produisait comme un léger crépitement.

Alex regarda encore autour de lui. Il remarqua un vélo, probablement celui de Calvin, oublié contre le cabanon. Il était à moitié enseveli sous la neige et la glace.

— C’est bien le système dont tu m’avais parlé, confirma Camille, le nez toujours collé sur la vitre. Je vais passer par l’avant pour le désactiver. Je ne sais pas si je vais réussir à entrer sans faire de dommages à la porte, avertit-elle d’un ton sec.

— Fais de ton mieux, lui répondit Alex. Je vais m’occuper de la ligne téléphonique, ajouta-t-il en désignant le côté de la maison. Appelle-moi quand tu seras prête à entrer.

Camille était encore froide à son égard. Il aurait tellement voulu qu’elle oublie cette stupide querelle et qu’elle agisse de nouveau normalement avec lui!

«Au moins, elle est venue», s’encouragea-t-il.

Elle les laissa sur place et rebroussa chemin. Alex sentit une pointe d’inquiétude le traverser. Pendant qu’elle essaierait d’entrer, Camille serait vulnérable pour quelques minutes, à la vue de tous les voisins. Il souhaita que tout se passe bien. Quant à Benji, dont la nervosité était palpable, il fixait le sol.

Les mains moites, Camille gravit les quelques marches qui menaient au perron. Là, elle retira ses gants et s’essuya les mains sur le revers de son manteau avant de s’atteler à la tâche. Elle s’agenouilla devant la porte et inspecta la serrure. Elle reconnut aussitôt le mécanisme à pêne dormant dont la plupart des portes de maison étaient munies.

Après avoir lancé un bref regard derrière elle – la rue était tranquille et déserte –, elle posa son sac et en sortit un pistolet de crochetage, de ceux que les serruriers utilisent pour forcer les verrous, ainsi qu’une petite trousse qu’elle déroula sur le sol. Plusieurs tiges de métal, toutes de grosseurs différentes, s’alignaient dans l’étui en tissu.

Elle avait emprunté l’équipement de son père, à l’insu de ce dernier. Ses parents entreposaient du matériel de sécurité dans leur sous-sol et Camille n’aurait qu’à le remettre en place à son retour.

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